14 mai 2013

IMPERTINENCE


                                                                                                                                                                              Crédit DR

Il est des poètes dont on ne saurait se lasser. Serge Gainsbourg est assurément à classer dans cette catégorie, aussi impertinent soit-il...
On doit au Quartet Gevrey Chambertin (au nom si doux et évocateur...) le plaisir de se (re)plonger dans le repértoire de Gainsbourg, en vers et en notes, pendant 1h20 de concert avec Gainsbourg moi non plus. La performance du quartet c'est qu'il n'y en a pas justement... de "performance"! Pas question de singer l'animal ou de faire le show, leur concert est un réel Hommage à l'artiste, en mode 100% Gainsbarre. Les textes sont bien interprétés, c'est musicalement pétillant et vocalement subtil, même si Oui, le timbre de Zoon Besse, leader du groupe, est quand même très impressionnant... Il est un peu "si loin-si proche" de Gainsbourg, en somme (c'est clair là, hein?).
J'ai pu entendre ce soir-là certains textes pour la première fois, un délice d'humour et de cynisme, l'homme a inventé Dieu, l'inverse reste à prouver. La scénographie est très simple (simpliste?) mais le tout fonctionne à coup de bonne humeur et de malices musicales. Finalement le concert du Quartet est un bon spectacle musical et populaire à mettre entre toutes les bonnes oreilles, il semble résonner en chacun, au vu de la diversité du public, radieux. Le langage de Serge toucherait-il à un petit je-ne-sais-quoi d'universel??? Le snobisme c'est une bulle de champagne qui hésite entre un rot et un pet. 
A la tienne.

> jusqu'au 30 juin 2013, à l'Européen

5 mai 2013

ETRANGETE


                                                                                                                                                                                   Crédit DR
Attendre 2 longues heures -sous la pluie en sus- devant la Fondation Cartier pour accéder aux 9 oeuvres    de Ron Mueck relève d'un excès de parisianisme assumé (mais humide). Telle est l'épreuve à laquelle j'ai du faire face le 1er mai pour assouvir ma soif d'exceptionnel-en-milieu-urbain. On fait ce qu'on peut, avec ce qu'on a.  
Le valent-elles? Les vaut-il (plutôt)? 
Comme j'ai échappé au rhume fourbe qui risquait de me coller à la peau suite à ce passage sévère de mon existence; j'aurais tendance à dire: OUI. 
L'attente est un plaisir que nos conditions de vie actuelles ont peu à peu rendu âcre; pourtant, j'aurais tendance à croire qu'elle possède bien des atouts (notamment: l'argument en béton pour passer tous les coups de fils en suspens, le moment idéal pour décider d'aller explorer le quartier pour dénicher un pain au chocolat pour "patienter", ne rien faire l'air béat sans se sentir "ne faisant rien"). 
DONC, je disais, que cette expo vaut le détour, grâce aussi au documentaire qui nous transporte au coeur de ses créations. Ron Mueck avait déjà exposé en 2005 à la Fondation Cartier  et il avait du bien s'entendre avec les patrons, car 8 ans après, c'est ici qu'il propose au regard des visiteurs 3 nouvelles sculptures en exclusivité. 
Ron Mueck, australien, passe donc ses journées à créer et recréer des êtres humains, tout en réalité, presque en chair et en os; mais aux proportions ambig ües. Ici un couple aux allures de nimbus; là deux géants glandant au soleil. Où est l'exceptionnel? Nulle part & partout: après l'effarement premier de l'humanisme qui se dégage de ses créatures, la curiosité de la technicité avec laquelle il arrive à recréer les plis de la peau, le geste net ou la veine dilatée, c'est surtout la source d'inspiration de l'artiste qui nous laisse coi, ... quoi. M'enfin, Ron, pourquoi un poulet gigantesque? Une sorcière à poil qui porte son fardeau de bois? Un business man bling-bling en christ rédempteur? Au delà de la sculpture figurative si parfaitement recrée (même si tous ses personnages partagent un peu le même faciès), Mueck nous intrigue et campe souvent là où on ne l'attendait pas, à mon sens c'est là son principal attrait. Ron, où nous emmèneras-tu la prochaine fois? 
Rendez-vous en 2021 (?) à la Fondation Cartier (la météo s'annonce bonne, ouf).

> jusqu'au 29 septembre 2013 à la Fondation Cartier