22 octobre 2013

FRAGMENTE


                                                                                                                                                              Mark Cohen / Dark knees

Une petite envie de proximité de boulevard et d'intimité de rue? Vous serez servis avec l'exposition de Mark Cohen, photographe américain exposé dans la jolie galerie du BAL en ce moment, qui a traîné son objectif  dans sa petite ville minière des années durant. Une certaine névrose obsessionnelle de type réactionnelle -proche d'un psychotisme avéré- se définit chez Monsieur Cohen par une prise d'angles photographiques tous plus morts et tronqués les uns que les autres.
Résultat stupéfiant; j'adore. 
Un bout de bras collé à un short indéfini, une oreille floue sur fond de barrière sale, des bouches pleines de dents sans nez ni front. Tout n'est que mouvement, tel un film mis sur "pause-arrêt", des instants arrachés. Et la très grande classe de la démarche photographique se dévoile sous nos yeux : attraper au vol une image et la fixer à jamais, à l'aide du grand Tout, j'ai nommé Monsieur le Hasard. Parce que bien-sûr, ici, aucune pose réfléchie, aucune mise en scène bâtie; juste son regard et ce qu'on pourrait nommer l'instinct photographique, quand l'esthétisme s’immisce là même où il n'était pas invité.
La majorité des images sont en noir et blanc, quelques unes colorées ponctuent cette expo, conçue comme une longue série qu'on aimerait presque revoir en image "flip-book" pour les voir défiler et prendre vie sous nos yeux. Alors, Mark Cohen, ancêtre de la street photography ? Surtout un vrai passionné de photographie, faisant fi des prérequis du "beau" ou du "rare" pour immortaliser ses vues, sans aucun autre prétexte que celui d'appuyer sur la gâchette, pour la beauté du geste.

> jusqu'au 8 décembre 2013, au BAL




8 octobre 2013

TENTATIVE

                                                                                                                                                                      CR ateliers des testeurs

Vous réveillez-vous ces derniers temps avec un vague sentiment d'impuissance face à l'automne installé? Une fièvre du temps qui sprinte? Un rejet de l'ordre urbain? L'écoeurement de la bienséance méthodique..? Et bien, ne cherchez plus, c'est que vous êtes atteint du syndrome du "test". Oui, oui. Le syndrome du test. Pour y remédier, la Chalet Society, après leur loufoque Museum of everything, présente l'Atelier des testeurs. Une sorte d'exposition sur les expositions. Euh.., plus précisément une exposition sur les formats d'exposition. Enfin.. sur les tests liés aux formats d'expositions et à leur coefficients d'exposibilité. Voilà. 
Tu viens?
Héééééé non, tu viens pas!!!! Et tu as raison, va.
Enfin, après tu fais bien ce que tu veux. Si tu as envie d'observer l'impact quantifié de la chute du miel liquide sur un contexte domestique donné, ou la rotation sociale crée par le fusil à pompe en bois, ou encore l'énergie dégagée du tapis de danse youtube face à l'inconditionnelle science de l'observation nil obstrat, il ne tient qu'à toi. 
Mais pourquoi ne pas tester le néant offert par ton canapé? Les résultats du test seront sans nul doute: une réussite magistrale. 
Oui, cette exposition m'a ennuyée au plus haut point: si conceptuelle qu'elle se dilate dans l'atmosphère. Vu le ratio d'étudiants en écoles d'art au centimètres carrés, elle devait rassembler la(es) fine(s) herbe(s) de l'intelligentsia arty parisienne de moins de 26 ans (option 2 : barbe-bonnet). 
Très chiante et moyennement conçue, l'Atelier des testeurs vous est donc royalement déconseillé par Mademoiselle Cailloux qui opte plutôt pour un bon épisode de Girls sur fond de chocoletti lait-pralinés-noisettes. Bah ouais, dans l'art comme partout, faut parfois savoir s'abstenir. 

> exposition de la chalet society