13 janvier 2013

AMERICANISME

Edward Hopper / New York Movie, 1939

On en entend parler depuis 5 mois, c'est LA grande expo inratable de la saison: Edward Hopper est en Grand Palais. Qui l'eut cru! Enfin, du Hopper en long, en large et en travers à Paris; un évènement! Et comme tout évènement parisien qui se respecte (!), il faut réserver 3 mois avant, et ... patience garder. C'est long.
La visite guidée de l'expo arrive finalement, et une brève sensation d'être sur la 13 aux heures de pointe, avec une conférencière qu'on peine à suivre (elle cavale la bougresse). Mais quel régal de découvrir les peintures originales d'Hopper, dans une quinzaine de salles, vaste et colorées. On connait tous Hopper, sans connaître vraiment l'homme derrière les oeuvres; ses images très réalistes l'ont longtemps associé au "peintre de l'Amérique" du XXeme siècle (un des plus connus en Europe en tout cas). Et il nous le rend bien, puisque qu'Hopper a été très attiré par l'Europe et a vécu en France (Paris) à 2 reprises (ô fierté * !). Des dires de notre guide, on garde en tête le portrait d'un homme assez taciturne, jamais vraiment épanoui (pas très étonnant). Ses peintures, elles aussi, dégagent toujours une sensation de distance, d'ennui et d'absence au monde.
Sa grande histoire d'amour avec Jo, sa femme, elle-même peintre, habite presque chacune de ses tableaux; il y a donc un petit bout de Jo dans chacune des femmes mystérieuses qu'il a peintes, bel hommage ou jalousie excessive? En effet, ça n'avait pas l'air d'être rose et facile tous les jours avec cette bonne Jo qui lui menait la vie dure et souffrait du succès d'Edward dont elle aurait rêvé.
Hopper, peintre de la lumière, figure souvent une fenêtre ou une porte dans ses huis-clos; un rayon de soleil qui cogne sur un personnage ou l'ombre d'un dialogue suspendu, le tout enrobé d'un voyeurisme assumé. Mais la force d'Hopper, à mon humble avis, est de déclencher notre imaginaire sur les avants-après de ses tableaux, des scènes si photographiques, presque cinématographiques qui paraissent être mis sur "pause".
La "lecture" s'enclenche alors dans nos têtes, pendant et après la visite, et on se demande encore "Mais à quoi pensait cette ouvreuse blonde, inquiète, à l'entrée de la salle?"....

> exposition jusqu'au 3 février 2013, au Grand Palais

2 commentaires:

  1. j'ai trouvé qu'Hopper dessinait des femmes aux traits bien masculins. Peut-on en déduire sa prise de position sur le marriage pour tous ?

    Petit conseil bonus : au lien de réserver 3 mois avant et de faire la queue, j'invite tout le monde à trouver un partenaire doté d'une carte culture. C'est très pratique.

    longue vie au labo !

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    1. Bonjour Maxime,
      J'ai le 06 du Père Joseph, paroisse du 94, si tu veux approfondir certains concepts du sacrement du marriage (sans Hopper, il est malheureusement occupé).
      Tu es extrêmement chanceux de réussir à choisir tes amis en fonction de leur position sociale et de leur détention d'entrées gratuites aux musées. Tu iras loin.
      Que les lecteurs détenteurs de "cartes-culture" m'invitent avec grand plaisir & libre choix aux expos parisiennes!

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