3 février 2013

CHALET

                                                                                                                                              crédit DR HC

Enigme. 
Chalet society. Qu'est ce que c'est? 
a) un jeu de société équitable qui permet d'acquérir des chalets autrichiens et de les transformer en éco-lodges moldaves;
b) une secte alternative au Grand Orient de France, lobbying d'anciens bûcherons jacobins;
c) une communauté de collectionneurs, d'artistes et d'aficionados créant le 1er musée ambulant de ceux qui créent sans intention.
?
[Hoque] O-K. Réponse c)
... mais on peut légitimement se demander si b) ne fait pas partie du projet. Ou si c) ne lance pas de grandes parties endiablées de a) entre deux expos.
Car oui, Chalet society est un regroupement d'un genre nouveau: Marc-Olivier Wahler (ex-Palais de Tokyo) a crée Chalet society comme centre d'art itinérant; appelé à s'implanter de façon éphémère et marginale dans des lieux inappropriés à l'art institutionnel et, déambulant dans des pays différents.
Pour leur lancement, Chalet society s'installe donc tranquillement (mais coquettement) dans le 7ème arrondissement de Paris, boulevard Raspail. Une école désaffectée leur tient de locaux pour accueillir leur première exposition "The Museum of Everything"; exposition d'Art Brut venant de Londres. Jean Dubuffet crée en 1945 la notion d'Art Brut pour désigner les « ouvrages exécutés par  des personnes indemnes de culture artistique"; soit des réalisations déroutantes à base d'objets recyclés par des personnes un poil en marge de la société (prisons, hôpitaux, campagnes profondes) et qui ne se voient pas "artistes": sans formation artistique ni contraintes pré-définies par les "beaux-arts". Cela donne des oeuvres un peu folles; tantôt esthétiques, tantôt sordides; mais toujours impressionnantes. Je pense à cet homme aveugle qui a passé sa vie à créer des appareils photos en porcelaine, de toute taille, de tous modèles; joli rêve.. Ou cet illuminé qui recrée un langage propre calligraphié sur tous les supports imaginables. Enfin, cet ingénieur du dimanche qui bricola des carcasses d'anciennes machines a écrire pour en tirer d'imposants châteaux baroques, méli-mélo délicieux de nanos-pièces et de soudures. 
On se balade dans ce "Musée de tout", qui devient parfois un "Musée de n'importe quoi" -certes-, on discute et on interroge les médiateurs du Chalet society déambulants dans les étages pour plus de détails sur telle ou telle oeuvre obsessionnelle. On trouve ça chouette de voir ici des choses in-visibles ailleurs d'artistes invisibles au milieu de l'art & dans un lieu non-aseptisé. On finit la visite au choix: débourssage de $$$ au stand merchandising bien (trop?) rodé ou attablé à l'une des conviviales tables d'hôtes du café, où traîne une ambiance bobo-arty-wiliamsburgienne, pas désagréable ma foi.
On sort de là, un peu confus, mais oui, on est bien au numéro 14 du boulevard Raspail.
On a pris un bon bol d'ART frais.
& ça fait du bien.

> Chalet society, 14 blvd Raspail, Paris
jusqu'au 24 février

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