30 septembre 2013

APÔTRE

                                                                                                                                                                        Credit DR Salgado 

Sebastiao Salgado est un peu le Saint-Mathieu du photojournalisme : il prêche ici ou là la bonne image. Celle qui saura nous tirer des "ohhhhh" et des "wahhhh", les yeux écarquillés.
Genesis, macro-exposition qu'il a livrée à la Maison Européenne de la Photographie rassemble 245 épreuves de ses multiples voyages (32) à la rencontre de l'oeuvre magistrale de dame Nature. Morses géants, montagnes hostiles et vieux sages de la jungle se font face dans les salles de la MEP, une vraie arche de Noé. 
Un travail d'ethnologue pour celui qui s'est immergé dans les coins les plus enfouis de notre planète pour rapporter des preuves visuelles de sa préciosité. En même temps, on le croit. On sait qu'elle est plutôt pas mal et bien roulée la belle bleue.. Mais Sebastiao en veut plus, il veut nous mettre sous le nez les peuples oubliés, quitte à présenter des clichés quelque peu "clichés", si on ne s'extasiait pas devant les mentions des cartels ah ouais, 2012!... Presque impensable de songer qu'on partage tous le même siècle quand on observe les cérémonies ancestrales de ces peuples reculés. 
Et c'est là qu'il est fort, le Sebastiao: on pourrait être largement écoeuré par tant de bons sentiments et de nationalgéographiquitude; on se sent même parfois le coeur au bord des lèvres tant et si bien qu'on ne sait plus si on arriverait à rechigner très vaillamment pour déposer notre euro dans l'urne de BB si elle avait posé son stand là.. Et pourtant.
Ca fonctionne à merveille.  C'est beau. C'est grand. Et c'est noir et blanc. Et ça, ça sauve tout. La même expo en couleur nous eusse piquer les yeux et le coeur, croyez-moi. 
Finalement, Salgado a commencé comme économiste, poursuivit comme photographe et finira probablement dans la politique, une sorte de Nicolas Hulot international. Totalement dévoué à la grande cause humaniste à base de "sauvons les éthnies, protégeons les hippopotames et repeuplons les forêts",  entre midi et deux. Mais BIEN-SUR Sebastiao, t'as grave raison, mec. Et puis ces pingouins manchots qui font du bobsleigh en équipe et qui pourraient disparaître, ça me révolte, bah oui, moi aussi je voudrais bien crier au monde qu'il est beau (le Monde). 
Sebast' (si je peux me permettre), ta putain de lettre d'amour à la Terre elle est touchante, elle colle un peu aux doigts certes, mais l'amour ne t'as pas rendu aveugle. 
(chute de blog inédite, mieux que celle du manchot sus-affiché).


> jusqu'au 5 janvier 2014 a la MEP
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