7 novembre 2013

SUREXCITATION

                                                                                                                                                                            Jay McInerney - Crédit DR

Jay McInerney était pour moi l'auteur de 30 ans et des poussières suivi de La belle vie, un américain un rien désabusé dont j'aimais les récits sombres et les personnages en relief. Et bien, ce cher Jay s'intéresse de très près aux Vins, comme il le démontre admirablement bien dans son dernier ouvrage Bacchus et moi. Embarquez, Mesdames-Messieurs, pour une virée flamboyante et sucrée au pays des doux nectars et des flacons rares. Vous ne serez pas déçus du voyage, vous traverserez de tendres chroniques sur tel cépage, tel vigneron ou telle région; ferez étapes chez les allégories Vin/Art les plus loufoques et découvrirez milles paysages littéraires et oenophiles ! 
Selon votre profil dionysien, vous en apprendrez beaucoup sur le pinard, ou beaucoup sur l'auteur, voire les deux. Il nous raconte les frasques de ses amis tatoués "RIESLING", se demande "Bordeaux est-il encore important ?" (interrogation d'une insolence qui me ravit!), il compare avec habileté le Cabernet sauvignon, cépage  "John Wayne" pour sa classe et sa puissance de bourreau des coeurs, au cépage Nebbiolo sorte de "Marcello Mastroianni" du raisin, l'élégance discrète du séducteur qui sait être toujours bien accompagné ... 
McInernay écrit bien et son style, lié à sa passion du vin, toute subjective qu'elle soit, est un festin (qu'on rêve d'accompagner d'un Barolo 2007 au fil des pages, mais passons). On savoure ses chroniques à petites gorgées, priant pour que la fin du régal ne contienne pas trop de dépôt. Je me résous à 2 ou 3 chroniques par soir, personnellement, pour recréer une sorte de caudalie littéraire, un peu vain, j'en conviens. 
Je vous recommande bien certainement la lecture de ce livre, manifeste du savoir-aimer le vin, du plus prestigieux au plus accessible. Son enthousiasme est si communicatif que, présentement, je décède d'envie de goûter à tout, tout et tout (oui d'accord, surtout un Haut-Brion bien mûr sentant "la boîte à cigare contenant un Montecristo, une truffe noire et une brique chaufée à blanc et posée en équilibre sur une vieille selle"). Soit. 


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