10 mars 2015

BRISE



                                                                                                                                                                               Crédit DR Cie Rode Boom

Bonjour à toi - aujourd'hui on est fou- on est heureux - on respire l'air si léger et frêle de cette fin d'hiver - l'amorce douce du début dudit printemps - on ne se sait plus trop si mettre le gros pull côtelé ou le petit gilet fleuri- et c'est tant mieux- on est vivant et on fait des projets-si si -voilà on y est.
Et moi, toute hirsute que je suis, je me pointe présentement devant vous pour vous faire état des évènements qui m'évoquent de la "belle matière" en ce moment. Tout d'abord m'excuser de n'avoir pas su saisir le clavier assez tôt pour vous parler de mon ressenti sur Jeff (Koo-Koons), ni sur Marcel (Du-Duch'), tout autant que sur les parties fines du temps des geishas (ces coquinettes). Mais, je vous rassure, vu d'ici, vous n'avez rien perdu -ou presque-. 
Mais là, j'ai du beau, du bon, du bio dans mon panier culturel (oui la culture bio existe: elle est authentique, belle et généreuse) .... J'y vais??? 
On démarre les doigts dans la prise avec le festival Hautes Tensions où il ne faut pas manquer l'Homme Cornu de la Compagnie Rode Boom, qui porte bien son nom puisque ça BOOM dans tes mains (quand tu applaudis) et dans ton cerveau (quand tu t'es sers), & même le cœur n'en ressort pas indemne tant Kurt Demey nous chamboule... N'étant pas friande des jeux de manipulation mentale, je pensais rester totalement en dehors de cette joute psychologique, et finalement j'étais tellement à fond que j'aurais chéri l'idée d'être "l'élue", choisie parmi tous pour être manœuvrée par le grand maître ES épaules de cerf. Je lui aurais crié "ouvres-moi!" comme dans la chanson, mais in fine c'est moi qu'il aurait ouvert, tel un livre (à choisir je veux bien être un petit Gallimard de la rentrée littéraire) et il aurait TOUT su. Haaaan, mon dieu; finalement je préfère avoir assisté tranquillos à son rite de mentalisation depuis ma chaise. Pas courageuse, la Cailloux...  Toi aussi, sois brave et tente l'expérience avec l'homme cornu, et tu ne seras point déçu.
Nonobstant (je revendique la survie du nonobstantisme), si tu préfères sautiller sur ton siège plutôt que de te cacher vainement derrière l'anorak de ton voisin pour ne pas monter sur scène, alors Le show must go on de Jérôme Bel est bien pour toi. Chorégraphe réputé, cette pièce est l'une de ses plus emblématiques pour avoir gommé toute frontière entre danseurs amateurs et professionnels, et avoir mis en scène des tubes de la culture pop. Ça donne quoi? Une scène transformée en joyeuse piste de danse investie par des interprètes de tout poil qui s'éclatent "en live" option DJ, c'est complètement fou & c'est communicatif...
Je finis cette missive avec le bord des mondes, exposition-installation qui tente une réponse en œuvres du peut-on faire art de tout? Et bien, oui, ou plutôt non, ou plutôt on s'en fout, l'important est ailleurs.Comme on dit, l'enjeu d'une œuvre ce n'est pas de pouvoir ou non en parler, mais qu'elle nous parle, elle... Dans ce cheminement, Theo Jansen m'a bien parlé, ses créatures de bambou et de plastoque qui s'animent comme par magie face au vent sont invraisemblables. D'autres inventions semi-artistiques méritent le détour mais la majorité font plus sourire que réfléchir. J'ose tout de même vous la suggérer car la balade dans l'imbruglio de salles, couloirs, passerelles et recoins de ce palais vaut le tour, le détour ...et puis s'en vont.

> l'homme cornu bientôt au festival hautes tensions
> le show must go on au théâtre des amandiers
>  le bord des mondes au palais de tokyo




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